La santé financière des ménages belges s'améliore, mais plus de la moitié d'entre eux restent en mauvaise santé financière ou vulnérables

La santé financière des ménages belges s'améliore, mais plus de la moitié d'entre eux restent en mauvaise santé financière ou vulnérables

4 septembre 2025

Deloitte a publié la deuxième édition de son étude sur la santé financière, développée en collaboration avec Argenta, qui fournit un aperçu complet de la résilience financière des ménages belges. Les données révèlent une nette amélioration de la santé financière moyenne de la population, 46 % des ménages étant désormais considérés comme financièrement résilients, contre 36 % en 2022. Cependant, plus de la moitié des ménages belges restent en mauvaise santé financière ou vulnérables, ce qui souligne la nécessité de poursuivre l'action dans tous les segments de la société. L'étude, qui a interrogé 3 000 Belges, mesure la santé financière à travers six domaines principaux : les revenus, les dépenses, l'épargne, les dettes, la planification et les compétences financières. Chaque ménage reçoit une note composite (de 0 à 100) reflétant son bien-être financier global.

Principales constatations :

  • Santé financière moyenne : 46 % des ménages sont désormais financièrement équilibré ou en bonne santé (contre 36 % en 2022). Le score moyen national de santé financière est passé de 54 à 59.
  • Épargne et dépenses : 26 % des ménages épargnent désormais au moins 500 € par mois (contre 19 % en 2022). La proportion de personnes n'ayant aucune difficulté à payer leurs factures est passée de 37 % à 45 %. Les personnes non touchées par les hausses de prix des produits de première nécessité sont passées de 11 % à 19 %.
  • Education financière : Seulement 23 % obtiennent de bons résultats en planification et 32 % démontrent des compétences financières suffisantes. Moins d'un sur trois a répondu correctement à toutes les questions de compétence, ce qui marque une légère diminution par rapport à nos résultats de 2022.
  • Écart entre les sexes : La résilience financière des femmes est passée de 33 % à 44 %. La proportion de femmes en mauvaise santé financière est passée de 32 % à 22 %. Pour les hommes, ce chiffre s'élève à 20 %, ce qui représente un écart entre les sexes de seulement 2 points de pourcentage.
  • Belgique vs Pays-Bas : 52 % des ménages néerlandais sont financièrement équilibré ou en bonne santé (contre 46 % en Belgique), mais leur écart entre les sexes est plus important : 6 points de pourcentage, contre 2 points en Belgique.

La santé financière s'améliore, mais plus de la moitié des ménages demeurent en mauvaise santé financière ou vulnérables

Les données de 2025 révèlent une nette tendance à la hausse de la santé financière des ménages belges. Mesuré à l'aide d'un score composite allant jusqu'à 100, chaque ménage est placé dans une fourchette de santé financière comprenant quatre catégories : financièrement en mauvaise santé [0-43], financièrement vulnérable [43-59], financièrement équilibré [59-74] et financièrement sain [74-100]. Par rapport à 2022, le score moyen national de santé financière est passé de 54 à 59 sur 100, ce qui signifie que le ménage belge typique peut désormais être considéré comme financièrement résilient.1

Aujourd'hui, 46 % des ménages sont classés comme financièrement équilibré ou en bonne santé, ce qui représente une augmentation de 10 points de pourcentage par rapport à 2022. Cette amélioration est un signal positif. Cependant, plus de la moitié des ménages (54 %) restent financièrement vulnérables ou en mauvaise santé, ce qui suggère que des problèmes structurels plus profonds persistent sous la surface.

« Les gains sont en grande partie dus à des facteurs économiques externes. 2022 a été une année de chocs, notamment la guerre en Ukraine et la crise énergétique. En 2025, l'atténuation de l'inflation, l'indexation des salaires et la normalisation des prix de l'énergie ont permis d'améliorer les dépenses et le pouvoir d'achat des ménages. Les familles se sentent plus en sécurité, mieux en mesure de payer leurs factures et de plus en plus confiantes à l'égard de l'épargne et des achats importants. Cependant, ces améliorations ne se traduisent pas encore par un changement de comportement durable. Pour garantir des progrès durables, il est nécessaire d'accorder une attention supplémentaire aux six domaines de la santé financière : revenus, dépenses, épargne, dettes, planification et compétences financières », déclare Kasper Peters, Financial Services Leader chez Deloitte Belgique.

Sur le plan régional, la Wallonie et Bruxelles ont connu la plus forte amélioration. En Wallonie, la part des ménages financièrement en mauvaise santé est passée de 40 % à 27 %, et la part des ménages en bonne santé a plus que doublé, passant de 5 % à 11 %. Bruxelles a suivi une tendance similaire, avec des ménages en mauvaise santé financière de 31 % à 23 %, et des ménages en bonne santé financière de 11 % à 18 %. La Flandre, déjà plus résiliente en 2022, a montré une amélioration continue mais plus modeste : la part des ménages en bonne santé financière est passée de 16 % à 22 %, tandis que celle des ménages en mauvaise santé financière est passée de 20 % à 16 %.

1 Consultez notre étude sur la santé financière en Belgique 2025 pour plus d'informations sur les quatre catégories et ce que cela signifie pour un ménage.

Peter Devlies, CEO d'Argenta, explique : « Ce rapport met en évidence à la fois les progrès et les défis qui restent à relever dans le développement de la santé financière et des connaissances financières en Belgique. Chez Argenta, nous voulons offrir à nos clients, dans ce monde complexe, un soutien en tant que bancassureur. Nous apportons de la simplicité dans tout ce que nous faisons et disons. Pour que nos produits et services soient de véritables solutions pour nos clients. Pour que nos clients comprennent nos conseils et puissent vraiment en bénéficier.

L'épargne et les dépenses marquent la plus forte amélioration : un ménage sur quatre épargne au moins 500 € par mois

Parmi les six domaines analysés, les économies et les dépenses ont montré la plus forte amélioration. En 2025, 26 % des ménages belges déclarent avoir économisé au moins 500 € par mois, contre 19 % en 2022. Dans le même temps, la part des ménages qui ne sont pas en mesure d'épargner du tout (ou qui épargnent moins de 100 € par mois) est passée de 36 % à 30 %. Il s'agit d'un changement vers des coussins financiers plus stables et une plus grande résilience future.

L'amélioration du comportement d'épargne va de pair avec une diminution du stress financier lié aux dépenses quotidiennes. La proportion de ménages qui déclarent avoir de la difficulté à payer leurs factures a diminué de 8 points de pourcentage. De plus, le nombre de personnes déclarant avoir dû ajuster leurs dépenses en raison de la hausse des coûts a également considérablement diminué.

« Ces changements sont étroitement liés à la reprise économique des trois dernières années. Avec la baisse de l'inflation et l'indexation des salaires, les ménages ont retrouvé du pouvoir d'achat. Les prix des services publics et des produits d'épicerie, bien qu'ils restent élevés, se sont stabilisés par rapport à la volatilité observée lors de la crise énergétique de 2022. De ce fait, de plus en plus de ménages reprennent le contrôle de leur situation financière et reconstruisent leur capacité de planification et d'épargne », explique Kasper Peters.

Moins d'un Belge sur trois est en mesure de répondre correctement aux questions de base sur des compétences financière

Bien que de nombreux Belges aient de plus en plus le sentiment de contrôler leurs finances, les connaissances approfondies et la planification à long terme continuent de prendre du retard. Bien que 55 % des répondants indiquent maintenant qu'ils savent où trouver de l'information sur leur avenir financier, cette prise de conscience ne s'est pas encore traduite par une amélioration notable des connaissances financières générales. Seuls 23 % des ménages obtiennent de bons résultats dans le domaine de la planification, et seulement 32 % démontrent des compétences financières suffisantes.

Les connaissances financières restent particulièrement faibles. Moins d'un Belge sur trois est en mesure de répondre correctement aux trois questions de base sur les compétences financière, et cette proportion a même diminué par rapport à 2022.

« Ce décalage entre le contrôle perçu et la compréhension réelle souligne la nécessité d'une éducation et d'une orientation plus ciblées. S'assurer que les gens se sentent non seulement responsabilisés, mais qu'ils sont vraiment équipés pour prendre des décisions financières éclairées, reste une priorité pour les années à venir », a déclaré Kasper Peters.

La résilience financière s'améliore fortement chez les femmes

Bien que la santé financière globale de la Belgique se soit améliorée, le rythme des progrès varie considérablement d'un groupe démographique à l'autre. Les femmes ont montré de solides progrès, avec 44 % d'entre elles désormais financièrement résilientes contre 33 % en 2022, et la part des femmes en mauvaise santé financière passant de 32 % à 22 %. Pour les hommes, ce chiffre s'élève à 20 %, ce qui représente un écart entre les sexes de seulement 2 points de pourcentage, une quasi-convergence. Des améliorations ont été observées chez les femmes en ce qui concerne l'épargne, les dettes et les dépenses. Cependant, les connaissances financières restent un point faible, avec seulement une légère augmentation du nombre de femmes répondant correctement à toutes les questions d'alphabétisation.

Les Belges qui ont grandi dans des ménages en difficulté financière s'améliorent plus lentement que les autres. Alors que leurs pairs se sont améliorés de 10 points de pourcentage, ce groupe n'a progressé que de 2 points, probablement en raison de moins de modèles et d'opportunités financières pendant l'enfance.

Les jeunes adultes de moins de 35 ans restent le groupe d'âge le plus malsain financièrement, malgré des améliorations générales dues à l'épargne. Les groupes plus âgés, en particulier ceux de 35 à 54 ans, ont enregistré les hausses les plus importantes dans presque tous les domaines financiers. Les célibataires continuent également de faire face à des défis disproportionnés. Seulement 12 % des ménages d'une personne sont en bonne santé financière, contre 22 % de ceux en couple. Les deux tiers des célibataires restent en mauvaise santé financière ou vulnérables.

La Belgique et les Pays-Bas enregistrent des progrès similaires, mais un écart entre les sexes plus important

L'évolution de la santé financière de la Belgique reflète en grande partie les tendances observées aux Pays-Bas. L'amélioration des conditions économiques a permis aux ménages d'être plus résilients dans les deux pays. Aux Pays-Bas, 52 % des ménages sont désormais financièrement équilibré ou en bonne santé, soit une augmentation de 12 points de pourcentage, comparable à l'augmentation de la Belgique de 36 % à 46 %. Les principaux facteurs sont également similaires : des gains importants en matière d'économies, une meilleure gestion des dépenses et des progrès modestes en matière de planification. Les ménages néerlandais ont connu des évolutions presque identiques dans ces domaines, confirmant une trajectoire commune.

Cependant, des différences apparaissent entre les groupes vulnérables. En Belgique, 22 % des femmes sont considérées comme en mauvaise santé financière, contre 20 % des hommes, soit un écart de 2 points de pourcentage. Aux Pays-Bas, l'écart est plus important : 25 % des femmes contre 19 % des hommes, soit une différence de 6 points. Les tendances en matière d'âge divergent également. Contrairement à la Belgique, la santé financière ne s'est pas améliorée dans tous les groupes d'âge aux Pays-Bas. La situation du segment des 18-24 ans s'est détériorée, en grande partie en raison de problèmes de revenus, et reste le segment le plus malsain financièrement. En Belgique, la tranche d'âge la plus malsaine sur le plan financier est celle des 25-34 ans.

Un appel à une action coordonnée à l'échelle de l'écosystème financier

Les résultats de Deloitte pour 2025 confirment que la santé financière n'est pas seulement un défi personnel, c'est une responsabilité partagée dans l'ensemble de l'écosystème.

Depuis 2022, la Belgique a connu une vague d'initiatives ciblées pour soutenir la résilience financière. Les institutions financières ont mis en place des outils numériques plus intelligents pour budgétiser, épargner et suivre les dépenses. La plateforme WikiFin de la FSMA a élargi son offre avec des guides pratiques, des simulations et des ateliers pour tous les âges. Les employeurs investissent de plus en plus dans des programmes d'entreprise qui améliorent le bien-être financier. Au niveau européen, le cadre de compétences financières et la Journée de l'Éducation Financière visent à améliorer la littératie financière dans tous les États membres.

Malgré ces avancées, Deloitte appelle à une collaboration continue entre les institutions financières, les organismes de réglementation, les employeurs, les éducateurs et les décideurs politiques pour :

  • Investir dans la planification et les compétences financières de tous les groupes de population, et pas seulement des plus vulnérables
  • S'attaquer aux six domaines de la santé financière, au-delà du revenu ou de l'endettement.
  • Travailler ensemble à la conception d'outils et de ressources financiers conviviaux et accessibles.

« L'amélioration de la santé financière ne se limite pas à résoudre les problèmes d'aujourd'hui. Il s'agit de construire une résilience durable par une action conjointe. Des banques aux écoles en passant par les décideurs politiques, tout le monde a un rôle à jouer pour aider les Belges à prendre en main leur avenir financier », conclut Kasper Peters.