Records boursiers grâce aux solides résultats d’entreprises et aux accords commerciaux 

8 août 2025

Auteur: Xander Michielsen, gestionnaire de fonds chez Argenta Asset Management

Juillet a été une nouvelle fois un mois riche en événements. Les marchés boursiers américains ont temporairement atteint de nouveaux records. Nvidia et Microsoft ont même dépassé les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. En raison de la faiblesse du dollar, ces records n'ont cependant pas pu être traduits en euros. Trump a de nouveau retenu l'attention avec ses droits de douane, qui ont été reportés à la nouvelle échéance du 1er août. Certains pays et régions, comme le Japon et l'Europe, ont plié l’échine et évité ainsi des droits de douane extrêmes. La publication des résultats des entreprises pour le deuxième trimestre a commencé en juillet. Certaines d’entre elles n'ont pas encore communiqué leurs résultats, mais ceux-ci ont été globalement nettement meilleurs que prévu.

Après un optimisme initial soutenu par les bons résultats des entreprises américaines, les marchés ont été soudainement découragés par l’évolution défavorable du marché du travail. 

  1. The never ending tariff story
  2. Le rôle déterminant du dollar sur les rendements en 2025
  3. Les derniers développements macro-économiques
  4. Quelles sont les implications pour les fonds essentiels ?
  5. Conclusion

The never ending tariff story

Les tarifs douaniers imposés par Trump ont une fois de plus dominé l'actualité financière.

  • Le Vietnam a annoncé début juillet un accord avec les États-Unis, impliquant des droits de douane à l'importation de 20 %, contre les 46 % redoutés précédemment. Ce deal a donné le ton pour le reste du mois de juillet, alors que de nombreux pays poursuivaient les négociations dans l'espoir de parvenir à un meilleur accord.

L’Asie du Sud-Est

  • Sans grande surprise, la date limite du 9 juillet pour l'application des droits de douane réciproques a été repoussée au 1er août. Une nouvelle confirmation du « Taco trade ». Par la suite, d'autres pays d'Asie du Sud-Est ont annoncé des accords commerciaux. Pour eux les Etats-Unis sont un débouché important et ils étaient menancés par des tarifs très élevés. La plupart des pays semblent prêts à faire des concessions pour éviter le pire. 

L’Europe et le Japon

  • Les accords-cadres les plus importants ont été ceux avec le Japon et l'Europe, deux des plus grands blocs économiques. L'accord-cadre européen, officialisé par Ursula von der Leyen, a été accueilli avec beaucoup de critiques. Le taux de droits de douane a été fixé à 15 %, avec quelques variations sectorielles. Sur certains aspects, comme les secteurs pharmaceutique, sidérurgique et de l'aluminium, Trump et von der Leyen ont émis des messages contradictoires quant à sa mise en œuvre. De nouvelles discussions vont sans aucun doute suivre.
  • L’accord conclu par le Japon était globalement similaire, mais avec des différences dans sa mise en œuvre selon les secteurs et les types de produits américains sur lesquels le Japon s’engageait.

L'inde

  • Aucun accord n'a encore été conclu avec l'Inde pour l’instant, ce qui signifie que les droits de douane de 25 % annoncés sont entrés en vigueur.
  • Si l'Inde ne parvient pas à négocier une baisse des droits de douane, elle se retrouvera avec l'un des tarifs douaniers à l'exportation les plus élevés de la région. Cela pourrait à terme impacter sa compétitivité face à la Chine en tant que pays manufacturier. 

Quelles conséquences possibles des tarifs ? Et qui va les payer ?

  • De hogere importtarieven zetten druk op de prijs en de winstmarges van importerende bedrijven.
  • In veel gevallen zal de hogere kostprijs op termijn doorgerekend worden aan de consument. Afhankelijk van de prijsgevoeligheid kan de vraag van klanten afnemen. Ook exporterende bedrijven kunnen hun omzet hierdoor zien dalen.
  • Dit zorgt voor een nieuwe golf van inflatievrees in de VS.
  • Bedrijven stellen investeringen uit. Investeringen van de grote technologiebedrijven in artificiële intelligentie vormen daarop een uitzondering en blijven wel sterk groeien.

Hoe reageerden de beurzen?

  • Des droits de douane plus élevés exercent une pression sur les prix et les marges bénéficiaires des entreprises importatrices.
  • Dans de nombreux cas, la hausse du prix de revient sera finalement répercutée sur les consommateurs. Selon la sensibilité aux prix, la demande des clients peut diminuer. Les entreprises exportatrices pourraient également voir leurs revenus diminuer en conséquence.
  • Cela alimente une nouvelle vague de craintes inflationnistes aux États-Unis.
  • Les entreprises adoptent une approche plus prudente et reportent leurs investissements. Les investissements des grandes entreprises technologiques dans l'intelligence artificielle font exception et continuent de croître fortement.
Het gemiddelde handelstarief van de VS

Le tarif commercial moyen des États-Unis

Le rôle déterminant du dollar sur les rendements en 2025 

  • L'affaiblissement du dollar américain a atteint des proportions historiques cette année, avec une baisse d'environ 13 % en quelques mois seulement.
  • Les marchés boursiers américains ont atteint de nouveaux sommets, mais en raison de l'affaiblissement du dollar, cet effet pour les investisseurs en euros a été limité, et le marché boursier européen a mieux performé.
  • La confiance dans le dollar américain a été ébranlée par la politique chaotique de Trump. La monnaie américaine souffre également du déficit de la balance des paiements, qui entraîne une hausse continue de la dette nationale américaine et de la mise en œuvre de mesures telles que le Big Beautiful Bill aggravent encore la situation budgétaire.
  • Non seulement le dollar s'est affaibli, mais l'euro s'est aussi renforcé. Le sentiment positif en Europe, avec l'annonce d'une expansion budgétaire susceptible de stimuler la croissance économique, a également conduit à un raffermissement de l'euro face au dollar.
  • Le dollar américain demeure la principale monnaie de réserve, même si son importance a progressivement diminué au fil des ans.
  • Certains arguments pourraient également soutenir le dollar à court terme. L'augmentation des droits de douane américains sur les importations génère également des recettes supplémentaires, susceptibles de compenser en partie le solde budgétaire négatif.
  • Malgré cela, il est difficile de trouver une opinion résolument positive sur le dollar, ce qui accroît le risque de spéculation à court terme, entraînant une déviation du dollar de sa valeur fondamentale et une « survente ».
  • Le différentiel de taux d'intérêt et l'inflation n'expliquent pas l'affaiblissement du dollar, bien au contraire. Les taux d'intérêt américains (réels et absolus) sont nettement plus élevés qu'en Europe et pourraient donc soutenir fondamentalement le dollar.

Les derniers développements macro-économiques

  • L'économie américaine a enregistré une croissance supérieure aux attentes. Les bénéfices des entreprises ont progressé bien plus fortement que prévu.
  • Les bénéfices les plus spectaculaires ont été générés par le secteur technologique, grâce aux investissements dans l'adoption et le développement de l'intelligence artificielle.
  • Tous les signaux n'ont pas été positifs. La confiance dans la recherche d'un nouvel emploi avait déjà diminué. Vendredi dernier, les chiffres de l'emploi, qui reflètent la santé réelle du marché du travail américain, ont fait l'effet d'une bombe. Plus de 250.000 emplois de moins ont été créés. Ces chiffres provoquent une rupture de confiance, suggérant que l'économie pourrait être moins robuste que prévu.
  • Jusqu'à fin juillet, toutes les données économiques réelles indiquaient une économie américaine vigoureuse et un marché du travail sain. La faiblesse des chiffres de l'emploi pourrait changer la donne et plaider en faveur d'une baisse des taux. Par conséquent, la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt aux États-Unis a fortement augmenté. 

Quelles sont les implications pour les fonds essentiels ?

Au sein des actions

  • Au sein des actions, la position sur les États-Unis a été augmentée de manière sélective, principalement grâce au renforcement dans Apple et Microsoft, ainsi que dans plusieurs semi-conducteurs.
  • Les grandes entreprises technologiques continuent de surfer sur la vague de l'intelligence artificielle et ont une fois de plus enregistré une croissance spectaculaire de leurs bénéfices. L'économie semble croître à deux vitesses, dominée à nouveau par ces grands acteurs de la technologie.
  • Des sociétés minières spécialisées notamment dans l'or, le lithium et le cuivre ont également été incluses. Les matières premières deviennent de plus en plus stratégiques, et la demande du secteur technologique pour le développement de puces, de batteries et de centres de données continue de croître.

Au sein des obligations

  • La part obligataire a été renforcée par l'achat d'obligations d'État à long terme d'Europe et des États-Unis. Les obligations à long terme sont privilégiées car elles offrent un taux d'intérêt plus élevé et devraient offrir de meilleures performances en période d'incertitude économique. Trump a déjà exprimé sa sensibilité aux taux à long terme, et Scott Bessent peut prendre des mesures si nécessaire.
  • Les fonds conservent une pondération relativement élevée en obligations d'État américaines, tandis que celle en obligations d'entreprises américaines est beaucoup plus faible.
  • La plupart des titres de créance à haut rendement ont été réduits afin d'améliorer le risque de crédit du portefeuille et de se préparer à un éventuel ralentissement économique.

Le Dollar

Pour les fonds essentiels défensifs et neutres, la position en dollar est partiellement couverte depuis un certain temps. La décision a cependant été prise de ne pas couvrir l'intégralité de la position.

Conclusion

Les derniers chiffres de l'emploi ont clairement montré que l'économie américaine semble s'affaiblir. Les effets des droits de douane pourraient peser sur les investissements des entreprises. En revanche, les résultats publiés jusqu'à présent ont été bien meilleurs que prévu, les grandes entreprises technologiques étant les principales gagnantes. Le gouvernement mettra également en place des mesures de relance budgétaire par le biais de baisses d'impôts et d'une déréglementation.

Le dollar américain a été un moteur clé de la performance cette année. La position en dollar américain est gérée avec prudence, et une partie de la position reste couverte pour les fonds essentiels neutres et défensifs.

Le positionnement global est légèrement sous-pondéré en actions, avec la décision d'accroître l'exposition à quelques entreprises technologiques spécifiques et à des sociétés minières spécialisées dans les matières premières stratégiques. Le portefeuille maintient une large diversification, tant géographique que sectorielle. Ceci s'applique également aux obligations, dont la sensibilité aux taux d'intérêt a été accrue et le risque de crédit réduit. Nous visons ainsi un bon équilibre entre rendement et risque.

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