1. Fonds essentiels

Le quatrième trimestre de cette année entrera dans les livres d’histoire comme le trimestre au cours duquel des vaccins ayant une efficacité de 95 % ont été créés en moins d’un an (dans le passé, il fallait en moyenne 10 ans). Outre l’espoir né du vaccin, la reprise économique globale, la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine et les plans de soutien des pouvoirs publics et des banques centrales ont également poussé les marchés d’actions vers de nouveaux sommets. Les marchés obligataires ont connu eux aussi une évolution très favorable en raison des interventions persistantes des banques centrales dans le monde. Tous ces éléments ajoutés à une pondération plus élevée en actions ont conduit les fonds essentiels à enregistrer au quatrième trimestre une belle progression. Dans les fonds essentiels, le rendement a augmenté de manière exponentielle à mesure que le profil gagne en dynamisme. Grâce à cet excellent quatrième trimestre, les fonds ont réussi à plus que compenser la perte du premier trimestre et ainsi clôturer l’année sur une note positive, à l’exception du fonds essentiel le plus défensif. Ne manquez pas de lire la suite pour approfondir chacun des grands sujets du trimestre écoulé.

2. Marchés financiers

De manière générale, ce trimestre s’est déroulé sur le mode « risk-on » (plus grande prise de risque) tant pour les marchés d’actions que pour les marchés obligataires. Nous pouvons le mesurer à la progression des marchés émergents, au niveau des actions comme des obligations, à la solide performance des obligations d’entreprise de faible qualité, à la vente des « valeurs refuges » comme les obligations d’État américaines et à la dépréciation du dollar américain.

Cours de bourse
Cours obligations d'état, exprimés en EUR
Obligations d'entreprises
Marchés des devises

3. Covid-19

Le début de ce trimestre a été marqué par une forte hausse du nombre de cas actifs par million d’habitants en Belgique plus particulièrement (graphique de gauche) et une sensible accélération du nombre de cas Covid-19 actifs par jour (graphique de droite). Au vu de cette évolution et de la pression croissante sur les hôpitaux, les gouvernements européens ont dès lors décidé de durcir à nouveau les mesures de confinement. Aux États-Unis, certaines régions ont également renforcé le lockdown, sans que ce durcissement n’ait été généralisé au niveau fédéral. À partir du début du mois de novembre, un ralentissement de l’augmentation du nombre de cas actifs a été observé grâce à ces mesures.  Il ne faudrait cependant pas interpréter ce graphique de manière erronée. Un chiffre supérieur à zéro indique qu’il y a toujours plus de contaminations que de guérisons, mais à un rythme moindre.

Contaminations actives par million d'habitants
Augmentation (ou recul) des contaminations actives par mio d'habitants par jour

4. Chiffres économiques

L’évolution positive observée dans la lutte contre le Covid-19 se traduit aussi par une amélioration des chiffres économiques. L’écart entre la bourse et l’économie se réduit ainsi à nouveau. Sur le plan macroéconomique, les chiffres du trimestre écoulé poursuivent la tendance observée au troisième trimestre. Les chiffres PMI dessinent une reprise en forme de signe de racine carrée () en Chine et aux États-Unis et en forme de W en Europe.

Chiffres PMI

Les directeurs d’achats en Chine et aux États-Unis restent optimistes comme le montre l’évolution confirmée des chiffres PMI au-dessus de 50. Un chiffre supérieur à 50 exprime en effet une expansion attendue de l’économie. En Europe et au Japon, ils s’avèrent moins optimistes, avec toutefois un chiffre proche de 50 pour le Vieux continent. Les bonnes nouvelles relatives aux vaccins ont réalimenté l’espoir des directeurs d’achats européens. Le Japon reste un peu à la traîne, mais évolue dans le bon sens.

Croissance attendue des bénéfices d'entreprises
Bénéfices trimestriels d'entreprises attendus
Consommation et confiance
Primes de risque

5. Politique

Outre l’aspect économique, le quatrième trimestre a été riche également en nouvelles sur la scène politique, et principalement aux États-Unis. Et rien que de bonnes nouvelles du point de vue du monde financier. Joe Biden qui accède à la présidence (une figure modérée, de l’avis unanime), un scénario favorable au niveau du Congrès, la désignation de Janet Yellen comme ministre des finances et des investissements en énergie verte inscrits à l’agenda politique du parti démocrate.  

Politique monétaire

La scène politique n’est pas la seule à nourrir les espoirs. Les banques centrales, sur le plan monétaire, et les gouvernements, au niveau budgétaire, continuent de soutenir l’économie. Au quatrième trimestre, la Banque centrale européenne (BCE) s’est exprimée solennellement à ce sujet. Et peu de temps après, l’administration américaine approuvait un plan de soutien supplémentaire.

6. Décisions de gestion

Depuis le point bas de la fin mars, les marchés boursiers ont connu une reprise spectaculaire, avec une remontée inédite dans l’histoire au cours du deuxième trimestre, une évolution en dents de scie au troisième trimestre et une nouvelle hausse au quatrième trimestre. La progression au quatrième trimestre a été soutenue principalement par cinq facteurs : les stimulants budgétaires et monétaires, le début de la campagne de vaccination, les chiffres économiques meilleurs que prévu et l’accession à la présidence américaine de Joe Biden, s’accompagnant d’un scénario favorable au niveau du Congrès américain. 

7. Perspectives 2021

Vaccinations

Les vaccinations sont au cœur de la crise sanitaire. Les débats portent à présent sur la confiance qu’on peut leur accorder. La distribution des vaccins sera également un défi énorme à relever. Nous ne pourrons vaincre la forteresse corona que si au moins 70 % de la population se fait vacciner.

Réouverture de l’économie

Sur le plan économique/politique, c’est toujours l’incertitude. Les décideurs ont une lourde tâche devant eux. Quels seront les dommages une fois supprimées les mesures de protection telles que le chômage temporaire, le report de paiement de certains impôts et charges sociales, le report de remboursement d’emprunts, etc. Assistera-t-on à une vague de faillites d’entreprises ? Le chômage va-t-il grimper en flèche ? L’économie retrouvera-t-elle le chemin de la croissance d’avant la crise du coronavirus ?

Maintenir trop longtemps une économie dans un coma artificiel n’est pas sain et, en tout cas, ne produira rien de bon à long terme. Mais la réveiller sans provoquer de nouveaux traumatismes est affaire de spécialistes. Il faut passer de mesures de soutien générales à des mesures axées sur l’avenir, susceptibles de renforcer l’économie structurellement. 

Lutte de pouvoir sino-américaine

Le 20 janvier, Joe Biden reprendra le flambeau de la présidence américaine des mains de Donald Trump. Il devra compter sur l’héritage géopolitique de son prédécesseur sur le plan des relations avec la Chine. Des entraves commerciales ont été imposées, mais aussi des sanctions de nature numérique. Joe Biden a déjà laissé entendre qu’il conserverait cette attitude, mais de manière plus diplomatique. Il reste à voir ce que cela donnera dans les faits. 

Régulation de la Big Tech

Maintenant que la vague bleue semble un fait acquis, la probabilité d’assister à un durcissement réglementaire à l’encontre de la Big Tech (Facebook, Apple, Amazon, Alphabet) est encore montée d’un cran. Le gouvernement tente de trouver un contre-pouvoir à leur puissance. Si nous devions faire des pronostics, nous parierions sur la séparation de WhatsApp et d’Instagram du côté de Facebook ou sur des mesures visant à rendre plus difficile tout rachat d’entreprise par Alphabet. Une taxe numérique sous une certaine forme pourrait également voir le jour. Nous le voyons comme un risque pour ces entreprises spécifiques, mais aussi pour les marchés dans leur ensemble. Ces actions ont en effet littéralement porté les marchés en 2020. 

Climat

Si les grandes puissances mondiales s’en tiennent toujours à leur promesse de sauver la planète à travers des mesures de décarbonation, le moment de vérité à cet égard sera le sommet qui se tiendra en novembre à Glasgow. Après quatre années de présidence Trump, on tentera de rattraper le temps perdu après la conclusion de l’accord de Paris. 

Stabilité de l’Europe après le Brexit

Désormais, l’Europe devra voguer sans le Royaume-Uni et tenter de régler les tensions au sein de l’Union. La stabilité politique au cœur de l’Europe est en tête des priorités. Que se passera-t-il si la chancelière allemande disparaît de la scène politique à l’automne prochain ? Et un an plus tard auront lieu les élections présidentielles françaises. 

8. Conclu­sion

L’évolution des facteurs aussi divers que ceux que nous avons exposés plus haut provoque chaque jour des fluctuations sur les marchés. La meilleure manière d’atténuer leur impact est d’investir dans des portefeuilles diversifiés. Gérer un portefeuille consiste en réalité à combiner des convictions à long terme et des choix tactiques déterminés par des facteurs à court terme. Nous intégrons dans nos décisions les changements observés dans le paysage économique, politique et financier afin d’optimiser nos résultats en termes de rendement et de risque.

Le trimestre écoulé a été riche en actualités de portée historique, comme la découverte des vaccins et les élections américaines. Par ailleurs, les banques centrales et les gouvernements ont continué à soutenir l’économie afin de compenser les dégâts subis au premier trimestre. Ces actions d’envergure ont remis les marchés en mode positif et ont redonné de l’espoir à la population. Ce sentiment a conduit les gestionnaires à accroître le poids des actions dans les fonds essentiels.

Nous continuons à veiller à mener une gestion prudente et professionnelle des investissements de nos clients, chaque jour et en toutes circonstances. Et en particulier dans l’environnement exceptionnel que nous connaissons aujourd’hui.

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